What I know so far about this ^^^ :
https://www.vice.com/fr/article/z4jm59/le-catch-francais-tente-de-ressusciter
FRENCH ORIGINAL:
A l'époque donc, les catcheurs ont une culture 100% sportive, dont ils vont peu à peu s'éloigner lorsque les managers réalisent qu'il y a plus d'argent à se faire en créant des personnages, sur le modèle du catch actuel. C'est à ce moment que les « Bourreau de Béthune » et autres « Ange Blanc » commencent à faire rêver les foules sous la férule de plusieurs promoteurs fortunés. Marc Mercier démythifie l'époque à sa manière : cash et directe. « Les matchmakers travaillaient au noir et s'en mettaient plein les poches. Ils se faisaient des milliards au black, on les appelait la mafia du catch, balance l'ancien athlète. Mon père a mené 8 ans de lutte sociale de 1968 à 1976 pour que les catcheurs aient enfin un statut et soient déclarés. Il a obtenu qu'on soit rattachés au régime des intermittents en 1976. Les matchmakers ont écopé d'amendes énormes, de 800 millions à 5 milliards de francs selon les cas. »
« Après la guerre contre les télés, ils ont arrêté de nous diffuser, c'est là qu'on s'est cassé la gueule » - Marc Mercier, président de la FFCP
Toujours selon Marc Mercier, cette avancée sociale a malheureusement contribué à faire plonger le catch français : « Mon père a aussi lancé une guerre contre Georges de Caunes et les télés qui payaient au black. Ils ont arrêté de nous diffuser, c'est là qu'on s'est cassé la gueule. A ce moment, le catch français a baissé pavillon, les Etats-Unis et la WWE ont repris le flambeau et la Wrestling Stars (WS) a récupéré le reste », déplore-t-il sans rien regretter de l'action menée par Mercier père. Et c'est là que les choses se compliquent, puisqu'entre Marc Mercier et la WS, ce n'est pas vraiment l'histoire d'amour puisqu'elle concurrence sérieusement la FFCP de Mercier fils.
Sérieusement, et illégalement à en croire Marc Mercier : « Ils déclarent quedalle, ils acceptent des galas à moindre frais pour gagner quelques centaines d'euros. C'est ce genre d'institution qui tue la profession. Un catcheur doit donc avoir un contrat de travail, une fiche de paye, une retraite, comme tout le monde. Mais eux, ils jouent sur leur statut associatif de la loi de 1901 pour contourner ça. » Concrètement, Marc Mercier accuse certains promoteurs d'enfreindre la loi poussée par son père, qui définit les catcheurs comme des artistes souscrivant au régime des intermittents. Cette loi « stipule que le catch ne peut être organisé sous le couvert d'une association dépendante de la loi de 1901 », affirme-t-il, et c'est bien par là qu'il compte passer pour permettre au catch de se développer à nouveau. Mais rien n'est gagné : « Je suis le seul à gueuler ! J'ai été reçu par le gouvernement sous Sarkozy, mais sous le quinquennat de Hollande, personne ne m'a écouté, ils n'en avaient rien à foutre. Je vais faire bouger les choses, entamer un deuxième mouvement social dans la lignée de celui initié par mon père. Il faut qu'on arrête d'accepter le proxénétisme, parce que là, c'est ni plus ni moins que ça. »
De fait, le catch français est embarqué dans une spirale négative qui l'éloigne toujours plus de sa gloire passée : aucun revenu télé et un financement toujours plus maigre qui poussent les acteurs du milieu à accepter des tarifs très bas pour des spectacles à la qualité toujours plus discutable, parfois sans assurance en cas de blessure ou sans cotiser pour leur retraite. Fatalement, les structures plus sérieuses, qui déclarent leur activité et facturent leur prestation, sont bien plus chères que les autres et perdent tous leurs marchés. Ce que Marc Mercier résume d'une autre manière : « On est en train de mourir à peut feu à cause de petits esprits qui ne voient pas plus loin que le bout de leur bite et qui lèchent le cul des proxénètes. Quand on est jeune, on ne pense jamais qu'on sera vieux un jour. On s'en branle de cotiser pour sa retraite du moment qu'on peut toucher un billet supplémentaire au black pour flamber le samedi soir. »
Si Marc Mercier ne cache pas son amertume, c'est qu'il a l'impression de se battre pour l'ensemble de la profession, alors qu'il ne reçoit pas un accueil très favorable du côté de la WS. C'est le moins qu'on puisse dire, puisqu'entre les deux, le dialogue est rompu depuis bien longtemps. Pire, impossible de parler à une partie sans se mettre l'autre à dos. Ainsi, lorsque nous avons tenté de contacter "Flesh Gordon", directeur sportif de la WS et son bras droit, l'ancien catcheur "Monsieur Jacky", reconverti arbitre et entraîneur à l'école de Faremoutiers (école de catch affiliée à la WS, ndlr), chacun a eu une réponse bien à lui. Le premier s'est montré étonné, surpris de découvrir les critiques de Mercier : « Je le connais depuis les années 80, on s'entendait bien. Ça doit faire douze ans que je ne l'ai pas vu, je n'ai jamais entendu parler de toute ces histoires. Je suis un catcheur, pas un homme d'institutions. »
« En France, le catch, on a l'impression que c'est la fête du slip et de la saucisse. » Célian Varini, commentateur sportif et spécialiste du catch
Le second s'est montré plus véhément, voire lapidaire : « On m'a dit de ne pas vous parler puisque vous êtes allés voir la FFCP. Mercier, c'est un escroc, un voyou, tout ce qu'on veut. Il balance tout le monde, il a que ça à faire. Son père et lui ils nous ont balancés aux impôts pendant 40 ans. Moi je dis les choses, je mens pas, il nous empêche de vivre de notre métier avec ses conneries. » A ces accusations, Marc Mercier répond volontiers : « Jacky Richard, c'est un fraudeur de première catégorie qui touche sa retraite grâce à la lutte engagée par mon père et qui me chie dans les bottes aujourd'hui. Il me déverse des cuvettes de merde sur la tête tous les matins. Ce sont des accusations en l'air faites par des mecs qui perdent leurs procès. » Insultes, accusations et petites phrases, le monde du catch français n'a pas perdu l'habitude du trash-talking et de la catchphrase. Malheureusement, tout ceci ne se déroule pas sur un ring, et reste en petit comité.
C'est bien ce qui attriste Célian Varini, un autre observateur avisé du catch français. A 35 ans, après être passé par une flopée de chaînes télé, il est devenu l'un des commentateurs les plus calés sur ce sport qu'il a découvert pendant son enfance passée en Floride, émerveillé par les exploits de Hulk Hogan et les premières éditions de Wrestlemania. Autant dire que le retour en France a été un choc, qui le pousse à dresser un bilan sans concession de la situation actuelle : « Je me souviens de la première fois que j'ai vu du catch français, ça devait être en 1992, sur Télématin. J'avais l'habitude du décorum américain, des mecs très musclés, de jolies gonzesses, un spectacle son et lumière devant des milliers de personnes… Là j'ai vu deux grassouillets de l'âge de mon grand-père en train de se chamailler dans un gymnase vide. C'était le truc le plus triste du monde. En France, le catch, on a l'impression que c'est la fête du slip ou de la saucisse. 95% du temps, ce sont des gens à la condition physique et au niveau athlétique pitoyable qui se produisent devant 40 personnes. Vu qu'il n'y a aucun contrôle ni aucune régulation, il y a des dizaines et des dizaines de structures. Parmi elles, il n'y en a même pas dix qui sont sérieuses, et encore, quand je dis sérieuses, je veux dire qu'elles arrivent à organiser plus de deux galas par an. Quand ils voient ça, je comprends que des anciens comme Mercier soient énervés. »
Face à la guerre des chefs qui déchire le catch français, Célian est partagée entre la tristesse de voir la discipline qu'il aime tant toucher le fond, et l'amusement, tant la situation touche parfois presque au comique : « Le catch c'est un milieu tout petit où tout le monde se bouffe le nez. Ce qui est vraiment triste là-dedans, c'est qu'ils se battent pour très peu de gloire et très peu d'argent. Ils s'écharpent pour être le numéro un de la fête du village, ça a un côté presque pathétique. Les Mercier, Flesh Gordon et autres, ce sont des anciens amis devenus meilleurs ennemis. Monsieur Jacky par exemple, il est là-dedans depuis ses 12 ans et demi. Il a jamais rien connu d'autre. Si vous lui enlevez sa petite aura de catcheur, vous lui enlevez tout vous comprenez ? »
Dans ce marigot où s'entremêlent guerres d'égos, luttes symboliques et frustrations,...
*************************************
AUTO TRANSLATION TO ENGLISH:
At the time, therefore, wrestlers had a 100% sporting culture, from which they gradually moved away when managers realized that there was more money to be made by creating characters, on the model of wrestling. current. It was at this time that the "Bourreau de Béthune" and other "White Angels" began to make the crowds dream under the rule of several wealthy promoters. Marc Mercier demystifies the era in his own way: cash and direct. “The matchmakers were moonlighting and filling their pockets. They made billions black, they were called the wrestling mafia, balances the former athlete.My father led 8 years of social struggle from 1968 to 1976 so that wrestlers finally had a status and were declared. He obtained that we be attached to the intermittent regime in 1976. The matchmakers were fined huge, from 800 million to 5 billion francs depending on the case. »
"After the war against TVs, they stopped broadcasting us, that's when we broke our necks" - Marc Mercier, president of the FFCP
Still according to Marc Mercier, this social advance unfortunately contributed to sinking French wrestling: “ My father also launched a war against Georges de Caunes and the TVs which paid black. They stopped broadcasting us, that's where we broke our necks. At that time, French wrestling lowered its flag, the United States and WWE took up the torch and Wrestling Stars (WS) recovered the rest, "he laments without regretting the action taken by Mercier. father. And that's where things get complicated, since between Marc Mercier and the WS, it's not really the love story since it seriously competes with the FFCP of Mercier son.
Seriously, and illegally according to Marc Mercier: “They declare quedalle, they accept galas at a lower cost to earn a few hundred euros. It is this kind of institution that kills the profession. A wrestler must therefore have a work contract, a pay slip, a pension, like everyone else. But them, they play on their associative status of the law of 1901 to circumvent that. Concretely , Marc Mercier accuses certain promoters of breaking the law pushed by his father, which defines wrestlers as artists subscribing to the intermittent regime. This law “stipulates that wrestling cannot be organized under the cover of an association dependent on the law of 1901”, he says, and it is through this that he intends to go to allow wrestling to develop again. But nothing is won: " I'm the only one yelling!" I was received by the government under Sarkozy, but under Hollande's five-year term, no one listened to me, they didn't give a damn. I'm going to shake things up, start a second social movement in line with the one initiated by my father. We have to stop accepting pimping, because there, it's neither more nor less than that. »
In fact, French wrestling is embarked on a negative spiral which keeps it further and further away from its past glory: no television income and ever more meager funding which pushes the players in the field to accept very low prices for quality shows. always more questionable, sometimes without insurance in the event of injury or without contributing to their retirement. Inevitably, the more serious structures, which declare their activity and invoice their service, are much more expensive than the others and lose all their markets. What Marc Mercier sums up in another way: "We are dying fast because of little minds who see no further than the tip of their dick and who lick pimps' ass. When you're young, you never think you'll ever be old. You don't give a damn about contributing to your retirement as long as you can get an extra black ticket to burn on Saturday night. »
If Marc Mercier does not hide his bitterness, it is because he has the impression of fighting for the whole of the profession, whereas he does not receive a very favorable welcome from the side of the WS. It's the least we can say, since between the two, the dialogue has been broken for a long time. Worse, impossible to talk to one party without alienating the other. Thus, when we tried to contact "Flesh Gordon", sports director of the WS and his right arm, the former wrestler "Monsieur Jacky", reconverted referee and coach at the school of Faremoutiers (wrestling school affiliated to the WS , editor's note) , everyone had their own answer. The first was astonished, surprised to discover Mercier's criticisms:"I've known him since the 80s, we got along well. It must be twelve years since I've seen him, I've never heard of all these stories. I'm a wrestler, not a man of institutions. »
“In France, wrestling feels like it's a celebration of underpants and sausage. »Célian Varini , sports commentator and wrestling specialist
The second was more vehement, even lapidary: “I was told not to speak to you since you went to see the FFCP. Mercier is a crook, a thug, whatever you want. He rocks everyone, he has that to do. He and his dad taxed us for 40 years. I say things, I don't lie, he prevents us from living from our profession with his bullshit. “ To these accusations, Marc Mercier responds willingly: “Jacky Richard is a first-class fraudster who receives his retirement thanks to the fight started by my father and who shits in my boots today. He dumps bowls of shit on my head every morning. These are empty accusations made by guys who lose their cases. »Insults, accusations and little phrases, the French wrestling world has not lost the habit of trash-talking and catchphrase. Unfortunately, all this does not take place in a ring, and remains in a small committee.
This is what saddens Célian Varini, another wise observer of French wrestling. At 35, after going through a slew of TV channels, he has become one of the most savvy commentators on the sport he discovered during his childhood spent in Florida, amazed by the exploits of Hulk Hogan and the first editions of Wrestlemania. Suffice to say that the return to France was a shock, which pushes him to draw up an uncompromising assessment of the current situation:“I remember the first time I saw French wrestling, it must have been in 1992, on Télématin. I was used to American decorum, very muscular guys, pretty chicks, a sound and light show in front of thousands of people... There I saw two plump guys my grandfather's age bickering in an empty gymnasium. It was the saddest thing in the world. In France, wrestling feels like it's a panty or sausage party. 95% of the time it's people of pitiful physical condition and athleticism performing in front of 40 people. Since there is no control or regulation, there are dozens and dozens of structures. Among them, there are not even ten who are serious, and again, when I say serious, I mean they manage to organize more than two galas a year. When they see that, I understand that veterans like Mercier are upset. »
Faced with the war of bosses that is tearing French wrestling apart, Célian is torn between sadness at seeing the discipline he loves so much hit rock bottom, and amusement, as the situation sometimes almost borders on comedy: "Le wrestling is is a very small environment where everyone puffs their noses. What's really sad about this is that they're fighting for very little fame and very little money. They tear themselves apart to be the number one of the village festival, it has an almost pathetic side. The Merciers, Flesh Gordons and others are old friends turned arch-enemies. Mr Jacky for example, he has been in there since he was 12 and a half years old. He never knew anything else. If you take away his little aura of a wrestler, you take everything away from him, you understand? »
In this backwater where ego wars, symbolic struggles and frustrations intertwine, ... (goes on to profile Tom LaRuffa)